Le triomphe fut total. Palme d’or à Cannes, six César dont Meilleur film, puis l’Oscar du Meilleur scénario original : Anatomie d’une chute a propulsé Justine Triet au sommet du cinéma mondial. Un succès d’autant plus remarquable qu’il n’a jamais sacrifié à la facilité, ni dans sa mise en scène chirurgicale, ni dans son écriture, signée en duo avec Arthur Harari. Alors, une fois ce marathon terminé, que reste-t-il ? Une page blanche, mais une page pleine de promesses. D’après son producteur David Thion, Triet travaille déjà à son prochain film. Aucun sujet arrêté pour l’instant, mais quelques idées germent, et la volonté de poursuivre en langue française est claire. Une actrice anglo-saxonne pourrait cependant incarner le rôle principal, ouvrant la voie à une nouvelle hybridation, entre ancrage européen et rayonnement international.
Ce qui rend l’attente si forte, c’est que Justine Triet ne s’installe jamais. Elle dérange, bifurque, déjoue. Si l'on en croit le processus en cours, ce nouveau film pourrait marier l’acuité sociale de ses débuts à l’ampleur formelle acquise avec Anatomie d’une chute. Peut-être un film plus politique ? Plus intime ? Plus sensoriel ? En tout cas, un cinéma du vertige, fidèle à cette obsession de Triet : montrer comment la parole, le corps et les récits façonnent nos existences.
Article rédigé par Clara Capaldi, directrice de Made You See pour FACELESS FILMS ©.

FRAMed. : la ou le cinema prend vie
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